Commerce en ligne

Directive VIDA - VAT in the digital age - TVA à l'ère du digital

Amine TBER

01/2023

La Commission européenne a proposé des mesures pour adapter le système de TVA aux évolutions de l'économie numérique et lutter contre la fraude via un projet de directive intitulé "VAT in the digital age" (VIDA) pour « TVA à l’ère du digital ». Les adaptations devraient entrer en application entre 2024 et 2028.

La réforme proposée le 8 décembre 2022 impacte particulièrement le commerce en ligne (marketplace​s​ et intermédiaires transparents). L’objectif annoncé de cette directive est d’améliorer la collecte des recettes fiscales par l’état tout en facilitant les démarches déclaratives des e-commerçants et cela pour s’adapter à l’ère du digital. Néanmoins, la lutte contre la fraude à la TVA dans le commerce électronique reste la principale préoccupation du législateur dans cette réforme.

Voici les principaux changements pour le commerce en ligne.

L’utilisation du guichet unique IOSS/OSS deviendrait obligatoire

Les dispositifs de guichet unique (OSS et IOSS) seront adaptés, notamment en rendant obligatoire pour les plateformes l'utilisation du guichet unique à l’importation (IOSS) pour les ventes à distance de biens importés. Le guichet unique sera aussi étendu dans son utilisation aux biens d’occasion, aux œuvres d’art entre autres. Il s’appliquerait aussi sans considération du lieu d’établissement du vendeur ou de la qualité du client.

Précisions sur les règles TVA pour l’e-commerce et les marketplaces

La proposition de directive concernant le commerce électronique et les obligations des plateformes qui facilitent des transactions prévoit que ces mesures entreront en vigueur le 1er janvier 2025.

En ce qui concerne les livraisons de biens, il est prévu que le champ d'application de la fiction d'achat-revente par les plateformes facilitatrices sera étendu, c'est-à-dire que pour les livraisons de biens facilitées par une plateforme, celle-ci sera considérée comme achetant et revendant les marchandises au client, indépendamment du statut d’assujetti ou non du client ni de l'État d'origine des marchandises.

Les plateformes facilitatrices de ventes à distance de biens importés devront également opter pour le guichet unique IOSS, sans limite de seuil de valeur d'importation, contrairement à ce qui est actuellement en vigueur.

Simplification des obligations d'enregistrement à la TVA

La nouvelle réforme devrait permettre d'éviter d'avoir à procéder à des immatriculations multiples à la TVA dans plusieurs Etats membres de l'UE. Ces mesures visent à réduire les charges administratives et les coûts pour les entreprises.

L’ambition de la mise en place d’une immatriculation unique à la TVA devrait notamment passer par l'amélioration et l'extension du guichet unique actuel (OSS et IOSS) et par le recours au mécanisme d'autoliquidation de la TVA. La mise en place de ces mesures est prévue pour janvier 2025.

Nouvelles obligations d’e-reporting

La Commission européenne propose aussi pour via sa directive l’option d'émettre des factures électroniques pour les transactions transfrontalières et de rapporter automatiquement à l’administration fiscale les données issues de ces factures.

Les administrations fiscales nationales partageront les données déclarées grâce à un nouveau système informatique pour faciliter la détection et la résolution immédiate des problèmes et des cas de fraude à la TVA.

Les entreprises n'auront plus besoin de déclarer leurs flux intracommunautaires via des états récapitulatifs, les informations étant transmises via les factures électroniques. Ces nouvelles obligations d'e-reporting des données de transactions intracommunautaires s'imposeraient aux entreprises à compter du 1er janvier 2028.

Nous devrons toujours rester dans l'attente de plusieurs précisions par rapport à ce projet de directive mais aussi à son vote définitif. Voici néanmoins ce qu'il faudrait retenir à l'heure actuelle :

  • Les plateformes en ligne facilitant des ventes à distance de biens importés devraient utiliser le guichet IOSS, garantissant ainsi la facturation de la TVA sur tous les biens éligibles vendus dans l’UE.
  • Les plateformes en ligne facilitant la vente de biens au consommateur final dans l’UE (marketplaces) deviendraient responsables de la collecte et du versement de la TVA du fournisseur, qu’il soit établi dans l’UE ou hors de l’UE.
  • Le système du guichet unique (OSS et IOSS) est étendu pour inclure d'autres types de transactions, réduisant ainsi les circonstances dans lesquelles les entreprises doivent s’immatriculer dans d’autres États membres de l’UE pour vendre à des consommateurs.
  • Émission de factures électroniques pour les transactions transfrontalières et rapports automatiques des données fiscales.
  • Obligations d'e-reporting des données de transactions intracommunautaires pour les entreprises à compter du 1er janvier 2028.

nos derniers articles sur le sujet

Commerce en ligne

Commerce en ligne
La Loi de Finances 2024 en France apporte des changements significatifs dans la gestion de la TVA, en particulier dans le secteur dynamique du dropshipping. Cette législation, motivée par la nécessité de combler les lacunes en matière de recettes fiscales estimées entre 20 et 26 milliards d'euros par an, introduit des réformes cruciales pour le commerce électronique. Elle vise à simplifier et clarifier les règles de TVA applicables aux transactions de dropshipping, où les défis uniques liés à la collecte efficace de la TVA ont été longtemps sous-estimés. Dans cette nouvelle réglementation, les plateformes en ligne jouent un rôle central dans la collecte et le paiement de la TVA, notamment pour les biens importés de pays tiers. La Loi définit précisément les critères pour les ventes à distance et établit des mécanismes pour localiser ces ventes en France, en particulier si le redevable de la TVA à l'importation est le vendeur initial. De plus, elle introduit des responsabilités fiscales accrues pour les dropshippeurs, notamment en cas d'écart entre la valeur déclarée à l'importation et le prix de vente. Ces mesures visent à maximiser la collecte de la TVA dans le commerce électronique et à atténuer les pertes de recettes pour l'État, tout en garantissant une concurrence équitable dans le marché en ligne. La Loi de Finances 2024 illustre ainsi l'engagement de la France à moderniser sa structure fiscale, en réponse aux évolutions rapides du commerce électronique et aux nouvelles méthodes de transactions commerciales.
nos clients nous apprécient pour notre réactivité.
nous contacter