Quelles sont les charges d’un micro-entrepreneur en 2025 ?

L’essentiel à retenir
- Les cotisations sociales représentent la principale charge d’un micro-entrepreneur en 2025, calculées en pourcentage du chiffre d’affaires sans minimum obligatoire.
- Les taux varient selon l’activité : 12,3 % pour la vente, 21,2 % pour les services, jusqu’à 24,6 % pour les professions libérales, plus la contribution à la formation professionnelle.
- L’ACRE offre une exonération de 50 % des cotisations sociales durant la première année, sous conditions et sur demande à l’Urssaf.
- Côté fiscal, l’impôt repose sur le régime micro-fiscal avec un abattement forfaitaire de 71 %, 50 % ou 34 % selon l’activité, ou l’option du versement libératoire de 1 à 2,2 %.
- Le micro-entrepreneur doit aussi anticiper la CFE, les taxes consulaires, certaines assurances professionnelles, et éventuellement des frais bancaires — malgré une gestion simplifiée et allégée.
Devenir micro-entrepreneur est souvent un moyen simple de lancer une activité indépendante en France. Cependant, même sous son apparente facilité, le régime micro-entreprise implique le paiement de charges obligatoires. Il s'agit principalement de cotisations sociales calculées sur le chiffre d'affaires, ainsi que de certains impôts et taxes spécifiques. Cet article détaille quelles charges un micro-entrepreneur doit payer en 2025. Il aborde successivement les cotisations sociales, les charges fiscales et les autres contributions à anticiper.
Les cotisations sociales d'un micro-entrepreneur en 2025
En micro-entreprise, les cotisations sociales (aussi appelées charges sociales) sont la principale catégorie de charges à régler. Ces cotisations financent la protection sociale du micro-entrepreneur :
- assurance maladie-maternité
- allocations familiales
- retraite de base et complémentaire
- CSG-CRDS, etc.
Elles sont calculées forfaitairement en pourcentage du chiffre d'affaires encaissé et versées à l'Urssaf de façon mensuelle ou trimestrielle selon l'option choisie.
Contrairement à d'autres régimes, le micro-entrepreneur n'a pas de cotisations minimales obligatoires. Il ne paie rien s'il réalise zéro chiffre d'affaires sur une période donnée, bien qu'il soit tenu de déclarer « zéro » le cas échéant. Ce fonctionnement simple fait partie des avantages du régime micro-social simplifié.
Toutefois, aucune dépense professionnelle réelle (loyer, achat de matériel, etc.) ne vient réduire la base de cotisation. Le pourcentage s'applique à tout le chiffre d'affaires.
Taux et calcul des cotisations sociales
Les taux de cotisations sociales d'un micro-entrepreneur varient en fonction de la nature de l'activité exercée. En 2025, ils sont les suivants :
- 12,3 % du chiffre d'affaires pour une activité d'achat-revente de marchandises ou de fourniture de logement (catégorie micro-BIC commerciale)
- 21,2 % pour les activités de prestations de services commerciales ou artisanales (micro-BIC services)
- Environ 23 à 24,6 % pour les autres prestations de services relevant des professions libérales (micro-BNC, selon régime SSI ou Cipav)
À titre d'exemple, un micro-entrepreneur en commerce en ligne (activité d'achat-revente) acquittera 12,3 % de son chiffre d'affaires en cotisations sociales. En revanche, un consultant freelance en prestation de services aura un taux de cotisation aux alentours de 24,6 % en 2025. Ces taux sont susceptibles d'évoluer, le taux des activités libérales passera à 26,1 % en 2026.
Ces charges sociales sont proportionnelles au chiffre d'affaires déclaré : si le micro-entrepreneur ne gagne rien, il ne paie rien. À l'inverse, s'il réalise un chiffre d'affaires conséquent, il cotisera d'autant plus. Ce mode de calcul préserve la trésorerie en cas de creux d'activité, mais limite l'accès à certaines prestations sociales en dessous d'un certain seuil de cotisations.
Par exemple, des droits à la retraite ou aux indemnités journalières maladie/maternité ne sont validés que si le micro-entrepreneur cotise un minimum chaque année.
Les micro-entrepreneurs doivent également s'acquitter de la contribution à la formation professionnelle (CFP), prélevée en même temps que les cotisations Urssaf :
- 0,1 % du CA pour les activités commerciales
- 0,2 % pour les prestations de services et professions libérales
- 0,3 % pour les artisans.
Cette contribution ouvre droit à des financements de formations via le FIFPL ou le CPF.
Exonérations et aides : l'ACRE
L’un des atouts du régime micro entreprise est la relative modicité des cotisations sociales par rapport à d’autres statuts d’entrepreneur individuel ou de société. Les charges sociales d’un micro-entrepreneur restent en effet faibles comparées à celles d'un salarié ou d’une création de société. Cela explique l’engouement pour ce régime.
Comparativement, un créateur en SASU supportera des charges sociales bien plus élevées s’il se verse un salaire, en plus des contraintes de paie. C’est pourquoi la micro-entreprise est souvent privilégiée pour débuter une activité. Chaque structure ayant ses spécificités, il peut être utile de solliciter un expert-comptable SASU pour être conseillé si vous envisagez un changement de statut ultérieurement.
Le gouvernement propose également des aides pour réduire temporairement les charges sociales lors du démarrage d’une activité. La principale mesure est l’ACRE (Aide à la Création ou à la Reprise d'Entreprise). Il s'agit d'une exonération partielle des cotisations pendant la première année d'activité. Un micro-entrepreneur bénéficiaire de l'ACRE paiera environ 50 % de cotisations en moins durant ses 4 premiers trimestres civils d'activité.
Par exemple, au lieu de 12,3 % du CA, un micro-commerçant ne règlera qu'environ 6,2 % sur sa première année grâce à l'ACRE. Le micro-entrepreneur peut alors tester ses idées de business à coûts réduits.
L'ACRE n'est pas automatique. Il faut en faire la demande auprès de l'Urssaf lors de la déclaration de début d'activité via le guichet unique et remplir certaines conditions. Depuis 2020, l'ACRE ne porte plus que sur la première année (elle n'est plus dégressive sur trois ans).
Les cotisations sociales payées offrent des droits :
- Retraite de base et complémentaire
- Validation de trimestres
- Sécurité sociale des indépendants.
En revanche, le micro-entrepreneur ne cotise pas à l'assurance chômage et ne bénéficie pas d'allocation chômage en cas d'arrêt de son activité indépendante.
Les charges fiscales en micro-entreprise : l'impôt sur le revenu
Outre les cotisations sociales, le micro-entrepreneur doit aussi payer l’impôt sur le revenu sur les bénéfices générés par son activité. Le régime fiscal applicable s’appelle le micro-fiscal. Il a été conçu pour être très simple : vous ne calculez pas les dépenses réelles, comme dans une entreprise classique.
À la place, l’administration applique automatiquement un “abattement forfaitaire” sur le chiffre d’affaires. Cet abattement correspond à une estimation moyenne des frais professionnels (loyer, matériel, déplacements…). Autrement dit, l’État considère que vous dépensez une partie fixe de vos recettes pour faire tourner l'activité, et il n’impose que le reste.
Le micro-entrepreneur doit déclarer son chiffre d'affaires annuel sur sa déclaration de revenus personnelle (formulaire 2042-C PRO) chaque printemps. L'administration fiscale applique alors un abattement forfaitaire automatique pour déterminer le revenu net imposable :
- 71 % du CA pour les activités d'achat-revente de marchandises, de vente de denrées à emporter ou à consommer sur place et la fourniture de logement (micro-BIC commercial)
- 50 % du CA pour les prestations de services commerciales ou artisanales (micro-BIC services)
- 34 % du CA pour les autres prestations de services relevant des bénéfices non commerciaux (professions libérales, micro-BNC)
L'abattement minimum est fixé à 305 € pour éviter de taxer de tout petits revenus. Ce forfait est censé représenter les charges professionnelles du micro-entrepreneur. Aucune charge réelle (loyer, achats de matériel, frais de déplacement) ne peut être déduite du CA dans le régime micro.
Une fois que l’administration fiscale a retiré l’abattement forfaitaire, elle obtient votre revenu imposable. Ce revenu correspond à la partie du chiffre d’affaires que l’État considère comme revenu personnel, c’est-à-dire votre “salaire” d’indépendant.
Ce montant n’est pas imposé seul : il est ajouté à tous les autres revenus du foyer. L’administration regarde l’ensemble de vos revenus pour calculer l’impôt à payer. L’impôt est ensuite calculé selon le barème progressif de l’impôt sur le revenu.
L'option pour le versement libératoire de l'IR
Il existe une option alternative : le versement libératoire de l'impôt. Cette option permet au micro-entrepreneur de payer son impôt sur le revenu de manière forfaitaire en même temps que ses cotisations sociales à l'Urssaf. L'impôt est alors calculé directement sur le chiffre d'affaires via un pourcentage libératoire :
- 1 % du CA pour les activités de vente de marchandises (achat-revente, BIC)
- 1,7 % du CA pour les prestations de services commerciales ou artisanales (BIC)
- 2,2 % du CA pour les autres prestations de services ou activités libérales (micro-BNC)
Ces taux s'ajoutent aux cotisations sociales.
Cette option nécessite que le revenu fiscal de référence (RFR) du foyer N-2 soit en dessous d'un certain plafond. Environ 29 000 € pour une personne seule ou 57 600 € pour un couple pour opter en 2025. La demande d'option doit être faite au plus tard le 30 septembre pour une application l'année suivante, ou dans les trois mois suivant la création pour un nouveau micro-entrepreneur.
Le versement libératoire est intéressant si votre taux marginal d'imposition dans le barème progressif est plus élevé que le taux forfaitaire. En revanche, un micro-entrepreneur à faible revenu non imposable n'a pas intérêt à opter.
La question de la TVA
La plupart des micro-entrepreneurs bénéficient de la franchise en base de TVA. Ils ne facturent pas la TVA à leurs clients et n'ont pas à la reverser, tant qu'ils restent sous les seuils de chiffre d'affaires prévus :
- 85 800 € pour les ventes et 34 400 € pour les services en 2025
- Les seuils sont majorés respectivement à 94 300 € et 36 500 €.
Si les seuils de franchise sont dépassés, le micro-entrepreneur bascule dans le régime réel de TVA. Il doit alors collecter et déclarer la TVA comme n'importe quelle entreprise assujettie.
Les autres charges et contributions à prévoir
La cotisation foncière des entreprises (CFE)
C'est une taxe locale due par toute entreprise, calculée sur la base de la valeur locative du local occupé (ou sur une base minimum forfaitaire fixée par la commune). Les micro-entreprises sont concernées, mais plusieurs exonérations existent :
- Année de création : exonération totale jusqu'au 31 décembre
- Depuis 2019 : les micro-entrepreneurs dont le chiffre d'affaires de l'année N-2 est inférieur ou égal à 5 000 € sont exonérés de la cotisation minimum
- Deuxième année : réduction de 50 % de la base d'imposition
Le montant de la CFE varie selon la commune et le CA. La CFE minimale s'élève souvent à quelques centaines d'euros par an. Elle fait l'objet d'un acompte en juin et d'un solde au 15 décembre.
Les taxes pour frais de chambres consulaires
Les micro-entrepreneurs exerçant une activité commerciale ou artisanale contribuent aux frais de fonctionnement des Chambres de Commerce et d'Industrie (CCI) ou des Chambres de Métiers et de l'Artisanat (CMA). Cette taxe est due uniquement si le chiffre d'affaires annuel dépasse 5 000 €. Le taux applicable varie de 0,015 % à 0,48 % du CA selon la nature de l'activité.
Assurances professionnelles et autres frais
Selon la nature de l'activité, certaines assurances sont obligatoires :
- Responsabilité civile professionnelle pour les professions réglementées
- Assurance automobile professionnelle pour les déplacements professionnels. Comptez plusieurs centaines d'euros par an.
Frais bancaires et de gestion
Le micro-entrepreneur est légalement tenu d’avoir un compte bancaire dédié à son activité professionnelle si son CA dépasse 10 000 € pendant deux années consécutives. Même en dessous, il est recommandé de séparer les finances pour une bonne gestion. Cela peut engendrer des frais (ou non, si vous optez pour une banque en ligne gratuite ou l’offre pro d’une néobanque). Comptez entre 0 et 30 € par mois selon les établissements pour un compte pro.
De plus, il y a des frais de tenue de comptabilité potentiels. Bien que la micro-entreprise bénéficie d’une comptabilité ultra-simplifié, beaucoup d’indépendants préfèrent se faire accompagner pour leur gestion comptable.
Les situations où il vaut mieux choisir un autre statut que la micro-entreprise
Si votre activité nécessite beaucoup d’achats de marchandises ou de matériel, ou génère des frais importants (véhicule, local, stock…), le régime micro-fiscal montre vite ses limites. Il pourrait vous faire payer plus d’impôts qu’un régime réel où vous pourriez soustraire toutes ces dépenses. C’est pour cela qu’au-delà d’un certain volume d’activité, basculer sur un régime réel d’imposition peut être judicieux. Par exemple, un e-commerçant à fort chiffre d’affaires devra comparer micro-entreprise ou EURL pour voir quel statut est le plus avantageux fiscalement et socialement.
Sur ce point, vous pouvez consulter notre article comparatif micro-entreprise ou EURL qui détaille les différences de statut juridique et de charges entre ces formes.
Choisir le régime micro-entrepreneur c'est bénéficier d'une grande simplicité et d'un allègement significatif des charges par rapport à d’autres statuts. Les taux de cotisation sont réduits et aucune charge n’est due en l’absence de revenus. Toutefois, il ne faut pas négliger la gestion de ces obligations. Enfin, n’oublions pas que le micro-entrepreneur, bien que seul maître à bord, peut s’entourer de professionnels pour optimiser sa gestion. Par exemple, un expert comptable pour les consultants ou les freelances du web. Il pourra alors l’aider à choisir son régime fiscal, à suivre sa comptabilité simplifiée.
Pour les entrepreneurs du commerce en ligne, le choix du statut juridique e-commerce dès le départ est tout aussi crucial. Nous en parlons sur notre blog statut juridique e-commerce. Le cabinet Excilio accompagne les acteurs du digital avec un service premium et sur mesure. Notre équipe met l’accent sur l’humain, la fiabilité et l’excellence technique. L’objectif : vous aider à gérer la fiscalité et la comptabilité de votre micro-entreprise en toute sérénité depuis la création jusqu’à l’optimisation fiscale.



