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Seuil de rentabilité d’un e-commerce : comment calculer le vôtre ?

Seuil de rentabilité d’un e-commerce : comment calculer le vôtre ?

seuil de rentabilité d’un e-commerce : le calcul à faire

En e-commerce, le chiffre d’affaires ne dit pas tout. Une boutique en ligne peut croître vite, générer un volume de commandes impressionnant mais rester fragile parce qu’elle ne sait pas précisément à partir de quel niveau de ventes elle devient rentable. C’est exactement le rôle du seuil de rentabilité.

Le seuil de rentabilité correspond au niveau de chiffre d’affaires à atteindre pour couvrir l’ensemble de vos charges, fixes comme variables. À ce point d’équilibre, votre résultat est nul : vous ne gagnez pas d’argent, mais vous n’en perdez pas. En dessous, l’activité est déficitaire. Au-dessus, chaque vente supplémentaire contribue à votre profit. Cette notion est classique en gestion marchande, mais elle prend une dimension particulière en e-commerce, parce que les flux sont nombreux et que les coûts “cachés” peuvent vite fausser le calcul.

Notre objectif est simple : vous donner une méthode claire pour calculer votre seuil de rentabilité e-commerce et comprendre comment l’utiliser pour piloter votre croissance.

Seuil de rentabilité : de quoi parle-t-on ?

Le seuil de rentabilité repose sur une logique de contribution. Chaque commande génère une marge qui sert d’abord à absorber les coûts variables liés à la vente. Ce qui reste contribue ensuite à financer les charges fixes de l’entreprise. Le seuil est atteint lorsque la somme de ces contributions couvre entièrement les charges fixes.

Dans le vocabulaire comptable, on parle de marge sur coûts variables (ou contribution margin), puis de taux de marge sur coûts variables. Ces deux notions sont la clé du calcul du seuil de rentabilité de votre activité e-commerçante.

À quoi sert ce seuil pour piloter votre croissance ?

Calculer votre seuil de rentabilité e-commerce n’est pas un exercice comptable “de fin d’année”. C’est un outil de pilotage au quotidien.

Il vous permet de fixer un objectif d’activité plancher (mensuel ou trimestriel), de mesurer votre marge de sécurité (l’écart entre votre CA actuel et votre seuil) et surtout de simuler des scénarios. Vous pouvez tester l’impact d’un changement de prix, d’une hausse du CAC, d’une nouvelle offre logistique, d’un canal supplémentaire ou d’une politique de retours différente.

En quelques hypothèses, vous voyez si la croissance envisagée améliore réellement la rentabilité ou si elle la dégrade.

C’est aussi un indicateur très utile pour sécuriser une phase d’accélération : embauche, augmentation de stock, passage en 3PL, internationalisation. Sans seuil fiable, la décision se prend “au ressenti”. Avec un seuil maîtrisé, elle se prend sur des bases économiques solides.

Distinguer charges fixes et coûts variables en e-commerce

Pour commencer, vous devez distinguer vos charges fixes et vos coûts variables dans la gestion de votre boutique en ligne.

Les charges fixes : ce que vous payez même si vous ne vendez rien

Les charges fixes sont indépendantes du nombre de commandes que vous obtenez. Elles peuvent évoluer si vous changez d’échelle, mais elles ne varient pas “à la vente”. Un mois à zéro commande n’annule pas ces coûts.

Pour une activité e-commerce, on retrouve généralement : les abonnements récurrents (Shopify, CMS, apps, emailing), les salaires, certains prestataires, les outils, l’expert-comptable, les assurances, une partie de la logistique si elle est contractualisée au forfait, ou encore des frais bancaires fixes. Ce socle peut sembler évident, mais il est souvent sous-estimé, notamment lorsque l’activité démarre et que les dépenses sont dispersées. C’est la première chose à analyser !

Les coûts variables : ce qui grignote la marge à chaque commande

Les coûts variables augmentent avec votre volume de ventes. En e-commerce, ils sont plus nombreux que dans beaucoup d’autres activités commerciales.

Le premier bloc est le COGS, c’est-à-dire le coût d’achat ou de production des produits vendus, auquel s’ajoutent la préparation, le packaging et l’expédition. Viennent ensuite les frais de paiement (Shopify Payments, Stripe, PayPal…), les commissions liées à certains canaux (marketplaces, social commerce) et tout coût directement imputable à une commande.

Ce qui rend l’e-commerce particulier, c’est qu’une partie des coûts variables n’apparaît pas toujours comme telle dans les comptes si l’on ne la traite pas explicitement. Les retours et remboursements réduisent la vente nette, génèrent parfois de nouveaux coûts logistiques, et ont un impact sur la TVA. Les remises et codes promotionnels agissent de la même manière : ils diminuent le revenu par commande, donc la contribution disponible pour absorber les charges fixes. Si ces éléments ne sont pas intégrés dès le départ, votre seuil devient théorique.

Calculer la marge sur coûts variables

Une fois vos coûts bien classés, le calcul devient mécanique.

La marge sur coûts variables correspond à ce qui reste du chiffre d’affaires après avoir payé tous les coûts variables. Elle se calcule ainsi :

Marge sur coûts variables = Chiffre d’affaires - Coûts variables.

Cette marge peut être exprimée en valeur, mais surtout en pourcentage, car c’est ce taux qui permet de calculer votre seuil.

Le taux de marge sur coûts variables mesure la part du chiffre d’affaires qui contribue à couvrir vos charges fixes :

Taux de MCV = (CA - coûts variables) / CA.

Plus ce taux est élevé, plus vous atteignez l’équilibre rapidement. À l’inverse, si votre taux chute (hausse du CAC, inflation logistique, retours en hausse, promotions agressives), votre seuil monte parfois très vite.

Appliquer la formule du seuil de rentabilité

Avec ces deux données, vous obtenez votre seuil en chiffre d’affaires :

Seuil de rentabilité (CA) = Charges fixes / Taux de marge sur coûts variables.

Vous pouvez aussi le convertir en “nombre de commandes” si votre panier moyen est relativement stable :

Seuil (commandes) = Charges fixes / MCV par commande.

Cela permet de piloter de façon opérationnelle : vous savez combien de commandes mensuelles ou hebdomadaires sont nécessaires pour ne pas être en perte.

Exemple chiffré d’un seuil de rentabilité pour un e-commerce

Prenons une boutique qui vend un produit à 60 € TTC (50 € HT).

Son coût variable moyen par commande est de 20 € HT, incluant produit, logistique et frais de paiement.

La marge sur coûts variables par commande est donc de 30 € HT (50 - 20).
Le taux de MCV est de 60 % (30 / 50).

Si les charges fixes mensuelles sont de 12 000 €, le seuil de rentabilité mensuel est :
12 000 / 0,60 = 20 000 € HT de chiffre d’affaires.

Avec un panier moyen HT à 50 €, cela signifie environ 400 commandes par mois pour atteindre l’équilibre. Au-delà, la boutique commence à dégager une marge nette.

L’intérêt de ce raisonnement est immédiat : il montre que la rentabilité ne dépend pas seulement du volume, mais de la contribution réelle par commande.

Pourquoi le calcul du seuil de rentabilité e-commerce est subtil ?

La méthode théorique est simple comme l’atteste notre exemple chiffré ci-dessus. Mais la difficulté vient de la qualité des hypothèses : en e-commerce, trois zones demandent une attention particulière.

D’abord, la différence entre chiffre d’affaires et encaissements : les plateformes de paiement versent des payout nets, amputés des frais, litiges et délais. Le seuil se calcule à partir des ventes brutes (base TVA incluse, puis retraitée HT), pas à partir du cash reçu.

Sinon, vous travaillez sur une base trop basse et vous sous-évaluez votre seuil.

Ensuite, l’acquisition client : si une part significative de vos ventes est payante (Meta Ads, Google Ads, TikTok Ads, affiliation…), le CAC fait partie de votre coût variable économique.

Même s’il est facturé globalement à la plateforme pub, il existe parce que chaque vente dépend d’un coût d’acquisition moyen. Sortir le CAC du calcul revient à supposer que vous pourriez vendre autant sans publicité, ce qui fausse la lecture de l’équilibre.

Enfin, les retours et la promotion : une boutique avec 12 % de retours et une politique de codes promo agressive n’a pas la même contribution moyenne qu’une boutique sans retours et avec un pricing stable. Il faut raisonner sur une marge “net-net” moyenne, intégrant le taux de retours, les remises et leurs effets TVA. C’est souvent le point qui explique pourquoi une boutique perçoit de bons chiffres Shopify mais n’atteint pas son équilibre comptable.

Dans les modèles multi-produits ou multi-canal, une autre subtilité apparaît : la contribution est rarement homogène. Un SKU très vendu mais peu margé peut tirer le seuil vers le haut. La bonne approche consiste alors à raisonner avec une marge sur coûts variables moyenne pondérée par les volumes et non par une simple moyenne arithmétique.

Calculer votre seuil de rentabilité e-commerce avec Excilio

Sur le papier, la formule est simple. Mais uniquement sur le papier vous l’aurez compris. Dans la vraie vie d’un e-commerce, le résultat dépend de la qualité des données : bonne ventilation des ventes, coûts variables exhaustifs, retours et promotions traités proprement, CAC intégré au bon niveau, gestion multi-devises, commissions corrigées…

C’est ce que nous faisons chez Excilio : reconstruire une comptabilité fidèle aux flux réels (Shopify, marketplaces, PSP, publicité, stock), pour produire un seuil de rentabilité actionnable, et non théorique. Une fois ce seuil posé, il devient un outil de décision : vous savez où vous en êtes, ce que vous pouvez vous permettre, et à quelles conditions une accélération reste saine.

Si vous souhaitez valider votre seuil actuel ou le recalculer avec vos chiffres, nous pouvons le faire rapidement ensemble, et vous proposer 2-3 scénarios de pilotage adaptés à votre modèle. On en parle ?

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